Quelque chose m'a poussée
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Quelque chose m'a poussée
Cette histoire m'est arrivée un jour d'automne 1929, alors que Los Angeles était à la veille d'une crise financière. Néanmoins, les affaires continuaient comme si de rien n'était, mais les sociétés de crédit refusaient de négocier les délais de paiement sur les secondes hypothèques, ou d'augmenter les premières hypothèques sur les maisons individuelles.
À cette époque, j'avais deux hypothèques sur ma maison; la deuxième était un acte de fiducie*, pour un montant avoisinant les 2500 dollars, et arrivait à échéance dans moins d'un mois. Tous mes efforts pour le renouveler ou augmenter la première hypothèque furent vains.
La perte de sa maison est un drame pour les personnes concernées. J'étais la seule à subvenir à mes besoins et à ceux de ma fille adolescente. Je gagnais juste assez pour faire face à mes besoins élémentaires, payer les impôts et les mensualités de la maison; j'avais donc toutes les raisons de m'inquiéter.
Fort heureusement, peu avant la date qui avait été prévue pour procéder à la saisie, un ami qui m'avait vendu un bien immobilier dans un autre état, m'offrit son aide sous forme d'un prêt qui me permit de régler la deuxième hypothèque sur ma maison et il se porta garant pour la caution. Il me signa un chèque émis par une banque domiciliée dans un autre état.
Le lendemain, je me rendis en ville pour déposer ce chèque dans la banque estimée comme étant l'établissement financier le plus sûr de la ville. Son président, un citoyen éminemment respectable, avait la réputation enviable d'un homme d'affaires rusé et digne de confiance. L'immeuble où la banque avait ses bureaux était splendide, à l'intérieur comme à l'extérieur.
Lorsque j'entrai, un homme, qui portait un uniforme de prix, me conduisit au guichet de l'employé préposé à l'ouverture des comptes. Je restais là pas mal de temps derrière une longue file de déposants qui ouvraient eux aussi un compte.
Enfin, ce fut mon tour et je dis à l'employé que je voulais ouvrir un compte. Il me demanda mon nom et adresse, remplit le bordereau de dépôt, puis me le donna avec un stylo pour que je puisse encaisser mon chèque de 2500 dollars.
Derrière moi, il y avait dix personnes, impatientes de pouvoir enfin ouvrir un compte. Je pris le stylo et commençai à écrire mon patronyme quand quelque chose me poussa en dehors du guichet; tellement fort que je faillis perdre l'équilibre.
Affolée, je fis tomber le stylo, repris mon chèque et sortis prestement de la banque tandis que toutes les personnes présentes me dévisageaient comme si j'avais perdu la tête.
Une fois dehors, je respirai profondément, en me fichant bien de ce qu'on pouvait penser de ma fuite. Je me rendis ensuite directement à la société de crédit, encaissai mon chèque comme convenu, et pris mes dispositions pour remettre à mon ami les titres (et valeurs) correspondants.
Environ une semaine plus tard, les manchettes des journaux de Los Angeles annonçaient que le président de la banque de laquelle je m'étais enfuie s'était tiré d'une balle dans la tête à cause d'investissements risqués et d'une mauvaise gestion. Ce fut le crash boursier de 1929.
La banque ferma définitivement ses portes. Les déposants avaient perdu des centaines de milliers de dollars. Leurs chèques ne valaient plus rien. Mon foyer à moi était en sécurité, et c'était grâce à mon ami invisible qui m'avait éjectée du guichet où j'allais ouvrir un compte.
* Dérivée du « trust » anglo-saxon (= acte unilatéral), la fiducie correspond à un transfert de propriété (= contrat) limité dans son usage et dans le temps.
Clara R. Lain, Burbank, Californie, mars 1966
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Passiflore- Admin
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Re: Quelque chose m'a poussée
Je suis fermement persuadée, qu'on vient parfois à notre secours, pas toujours, mais quand c'est possible, pour des raisons que j'ignore. Ange gardien ? Guide ? Disparu aimant ? Mystère...Mais nous ne sommes jamais seuls.
Invité- Invité
Re: Quelque chose m'a poussée
Elle dit qu'elle était seule pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa fille.
Peut-être un proche défunt... puisqu'il semble que ses parents soient décédés.
Je crois aussi que les défunts veillent sur leurs proches, mais la plupart du temps, ceux-ci ne s'en rendent pas compte.
Passiflore- Admin
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Date d'inscription : 28/03/2017
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Re: Quelque chose m'a poussée
J'ai toujours ressenti une protection, voire une présence de proches défunts en certaines occasions. Est-ce parce que je ne les jamais oubliés et qu'ils le ressentent. Je ne saurais le dire. Mais une chose est sûre, c'est qu'ils ne sont jamais bien loin.
Vénus- Messages : 22
Date d'inscription : 17/10/2017
Re: Quelque chose m'a poussée
Ils veillent sur nous, c'est sûr !
Mais on pourrait objecter que parfois, ils sont plutôt absents.
Par exemple, lorsque quelqu'un est victime d'une agression qui lui laissera de graves séquelles... ou pire encore.
On peut se demander pourquoi ils ne sont pas intervenus (à leur manière)...
Passiflore- Admin
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Date d'inscription : 28/03/2017
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